Après s'être marié une première fois, il a eu un fils, puis s'est enfui jusqu'à Alger avec Éva... dont il a eu un autre fils, René. 
Élevé dans une bonne famille de Nancy, il critiquait les manières paysannes d'Éva. Il nous racontait que, quand on servait du poulet chez des amis, elle disait toujours à haute voie, avec l'accent alsacien : "Che feux les pattes et le croupion !", et le pauvre Gaston ne savait plus où se mettre...
Il s'en est séparé, mais après plusieurs années, il est venu renouer avec René et sa famille...
Il a voulu reprendre la vie commune avec Éva, mais elle a refusé. Néanmoins, elle le recevait (gratis) comme un client, au restaurant Végétarien, où la serveuse, Berthe, qui n'avait pas sa langue dans sa poche, entonnait à son arrivée :
"Quand tu seras dans la purée, reviens vers moi !
J'aurais toujours une côtelette salée d'coté pour toi..."
Et le pauvre Gaston faisait celui qui n'entend pas...

Il avait des manières très distinguées. Chaque fois qu'il était invité chez son fils il ne manquait jamais d'apporter un bouquet de fleurs malgré sa maigre retraite; il racontait des histoires...

Il emmenait au jardin, les jeudis, Claude et Michèle, et quelquefois leur copain Jocelyn... Ils dévalaient la pente avec leur petite voiture à pédale, ou leur tricycle, et le pauvre pépé Gaston s'arrachait les cheveux !

A l'indépendance de l'Algérie, il est venu faire un court séjour à Saint-Etienne, chez Claude, mais au bout de quelque temps il a voulu y retourner, et il est décédé peu après.